Cécile PLAISANCE

Le sujet devant l’objectif évolue, mais le message, quant à lui, reste le même.

Grâce à la photographie lenticulaire, les femmes – de chair ou de plastique – se dévoilent, jouant à cache-cache, révélant leurs attributs avant de se rhabiller. L’œuvre bouge en un coup d’œil, au gré du déplacement du spectateur, créant un spectacle pour celui-ci.

Toute petite déjà, Plaisance Cécile commence à développer une vision particulièrement esthétique du médium photographique. Les Barbies furent son premier sujet de prédilection et bien que ces images aient évolué, il y a encore aujourd’hui un certain rappel à l’enfance et à une certaine naïveté. Ces poupées constamment habillées et déshabillées se métamorphosent avec la femme d’aujourd’hui. En 2016, Plaisance amorce cette transition de l’objet inanimé au modèle vivant. Le sujet devant l’objectif évolue, mais le message, quant à lui, reste le même.

Il y a dans ce jeu de montré et de caché, le souvenir de l’innocence de cet objet d’enfance et la force de la femme émancipée ; celle qui assume sa féminité ainsi que toutes les facettes complexes qui la constituent. Comme plaisance le dit si bien « Attention une femme peut en cacher une autre ! ». Les sujets de son œuvre vivent pleinement, peu importe leurs attributs. Elles séduisent tout en apportant une frivolité et une légèreté à un monde parfois encore trop conventionnel.

Plaisance Cécile débute son parcours professionnel dans le secteur de l’économie et du commerce avant de faire un saut en technologie de l’information, le tout en gardant la photographie en tête jamais très loin. Ce n’est qu’après un déménagement à Bruxelles qu’elle commence à s’y dévouer complètement. De sa photo se dégage une impression de féministe à la fois engagée, légèrement frivole, tout en prônant une certaine liberté d’expression. Dès le commencement en 2008, le succès est au rendez-vous, confirmant ainsi sa vocation pour la photographie. Outre le fait de faire l’objet de plusieurs articles et d’avoir un CV qui s’étoffe plus vite que les saisons passent, le magazine PHOTO lui décerne le Prix PHOTO en 2018, mettant Nun Alex & Baby Dune en couverture du numéro 534. Son travail fait partie de plusieurs collections importantes – tant privées que corporatives tel que celle du Roi du Maroc, de la famille Handler (fondateur de Mattel et créateur de la fameuse Barbie), ainsi que la collection du CEO Jo Malon pour n’en nommer que quelques-unes. Elle est représentée pour la première fois au Canada par la Galerie MX.